Intervention de Sonia Mabrouk

Réunion du jeudi 29 février 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Sonia Mabrouk, journaliste, rédactrice en chef :

Comme nous tous ici, je me présente aujourd'hui devant vous pour apporter des réponses à vos questions. J'aimerais insister sur le respect dû à vos travaux et, plus largement, à la représentation nationale, qui est très important pour nous.

Je me présente devant vous en ma qualité de journaliste et d'intervieweuse, puisque je mène l'exercice de l'interview politique matinale, mais aussi dominicale dans l'émission « Le Grand Rendez-vous », en codiffusion sur CNews et Europe 1.

J'ai commencé mon parcours journalistique avec vous, ou plus exactement avec les parlementaires, puisque j'ai travaillé au sein de la rédaction de Public Sénat, sœur jumelle de LCP-AN, durant dix ans. Lors de cette décennie, j'étais donc une journaliste politique – ce que je suis toujours –, et plus précisément une journaliste travaillant sur la matière parlementaire. Ce n'est pas à vous, mesdames et messieurs les parlementaires, que je vais expliquer combien le travail sur les rapports très pointus des députés et sénateurs a été formateur et exigeant pour la jeune journaliste que je fus. C'est donc au sein de la rédaction de Public Sénat que j'ai acquis les bases de ce métier, ou plutôt de cette passion qui nous anime tous et que j'ai d'abord éprouvée à l'écrit. En arrivant en France après avoir quitté ma Tunisie natale, j'avais en effet intégré la rédaction du magazine international Jeune Afrique, où je suis restée près de six ans, couvrant de très nombreux sujets. Cette expérience m'a aussi ouvert les portes d'Europe 1, ma radio de cœur de toujours, sans aucune infidélité ni incartade depuis treize ans. J'y ai occupé quasiment tous les horaires – le soir, le matin, le dimanche, la semaine – avant d'arriver à la place d'intervieweuse qui est la mienne aujourd'hui. Parallèlement, j'ai intégré il y a sept ans la rédaction de CNews, où je suis actuellement journaliste et rédactrice en chef de « Midi News », la tranche de midi à quatorze heures.

La rédaction de CNews est la plus diverse qu'il m'a été donné de connaître. La diversité des journalistes tient à leurs opinions, à leurs parcours, à leurs origines – je suis contrainte de le préciser aujourd'hui alors que je n'aime pas m'étendre sur ce point, ne me considérant pas comme un quota – et à leurs manières de penser. Je suis sûre que nous aurons largement l'occasion d'y revenir.

Avec les médias que je viens de citer, les émissions accumulées et les directions rencontrées, je n'ai servi qu'un seul et unique intérêt, je n'ai regardé qu'une seule et unique boussole, je n'ai visé qu'un seul et unique objectif : celui de respecter la lettre et l'esprit de mon métier ainsi que la haute idée que je m'en fais, d'informer et d'intéresser le plus grand nombre à l'actualité quotidienne. Notre objectif, à CNews, est de toucher 100 % des Français. Oserai-je dire que notre arc républicain comprend toutes les sensibilités de votre hémicycle et qu'il rejoint donc, à travers vous, tous les Français que vous représentez ? Nous en sommes fiers.

La définition de notre métier – en tout cas, celle à laquelle j'adhère et qui m'a fait entrer dans le journalisme – consiste à dire que nous sommes les sismographes des changements dans notre pays et dans le monde. Nous devons fournir l'information, qui permet ensuite à chacun, en conscience et en liberté – un mot qui résonne aujourd'hui –, de mieux comprendre les bouleversements en France et dans le monde.

J'ai envers votre commission un devoir de transparence, que je compte respecter scrupuleusement en vous parlant des seuls engagements que je reconnais, ceux que j'ai publiquement affirmés et développés dans mes livres. Ils sont, par définition, publics et accessibles à tous à condition de se donner la peine de les lire. Ces engagements me paraissent couler de source dans notre pays : ce sont la défense de la laïcité, la protection de la liberté d'expression, l'éloge de l'école des hussards de la République. Tous ces sujets n'en rejoignent, au fond, qu'un seul : l'amour de la France, qui est mon pays d'adoption et qui m'a donné la chance d'exercer ce beau métier. Je sais que nous partageons évidemment cet amour, mesdames et messieurs les députés de tous bords politiques.

J'ai été biberonnée à l'amour de la France comme à l'amour de mon métier par ceux que je considère comme des références dans ce domaine. Mis à part mes camarades, je citerai nos aînés : Jean Lacouture, Jean Daniel, Jean-Pierre Elkabbach, qui m'a mis le pied à l'étrier, et toutes les grandes voix d'Europe 1 avec lesquelles j'ai grandi, fait mes premiers pas et qui m'ont donné le goût du journalisme, l'envie de consacrer ma vie à ce métier et d'être l'interprète immédiate – et, je l'espère, professionnelle aux yeux du public – de l'histoire qui s'écrit devant nous.

Compte tenu de la sérénité qui se dégage de votre commission et de l'impartialité dont vous faites preuve en auditionnant tous les responsables avec la même exigence – nous n'avons aucun doute là-dessus –, je me présente devant vous avec la responsabilité qui est la base de notre métier, avec la gravité liée au respect que je vous dois et avec l'humilité que nous devons au public qui nous fait confiance et nous porte chaque jour. Je compte évidemment porter cette parole libre.

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